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COUP DE PROJETCTEUR A INFRAROUGE SUR LA GRAVE CRISE CENTRAFRICAINE : LES SYNDROMES DU TERRORISME ISLAMISTE EN FILIGRANE AU SEIN DE LA COALITION SELEKA

  [ Par  Julien BELA|Mis à jour| vendredi 26 septembre 2014]

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Les acteurs de la vie politique nationale adoptent un profil simpliste de la crise centrafricaine. Le coup d’essai islamiste a été lancé à travers la coalition Séléka. La résolution de la crise centrafricaine doit creuser à fond les mobiles des envahisseurs depuis Ndélé jusqu’à Bangui. Il serait absurde de se prêter à un simple jeu de réconciliation du bout des lèvres. Comme en Irak, il faut déraciner le fondamentalisme islamiste qui a fait irruption dans la vie des Centrafricains. A Baboua, dans la Nana-Mambéré, des membres de l’ex-Séléka ont décimé les porcs dans toute la ville. L’élevage du porc est interdit. A Kaga-Bandoro, la viande boucanée a été interdite, notamment la consommation de la viande du singe. De Birao et Ndélé pour atteindre Bangui, les églises catholiques et protestantes ont été la cible privilégiées des envahisseurs de l’ex-coalition Séléka.
Selon Michel Djotodia depuis Benin où il vit en exil, les musulmans doivent revenir au pouvoir à Bangui. Et pourtant, Djotodia, musulman de son état, est arrivé au pouvoir, a formé un gouvernement et il a été applaudi, car le peuple attendait un tel changement. Aucun chrétien, ni animiste, n’a contesté le pouvoir de Djotodia. Que s’est-il passé ? Pourquoi la Communauté internationale a exigé sa démission ? Le monde moderne, est celui de la dignité humaine, des Droits de l’Homme et du caractère « sacré de la personne humaine ». La RCA fait partie intégrante de la Communauté internationale. L’ex-empereur Bokassa, un patriote convaincu, a été chassé du pouvoir pour le massacre des élèves et étudiants centrafricains. Or, l’ex-coalition Séléka a déversé dans le pays des tueurs sans commune mesure, des croque-morts. Tout le pays flottait sur du sang humain. La RCA abrite des Ambassades, des organismes internationaux, notamment la Représentation des Nation-Unies à Bangui en Centrafrique et l’Union Européenne, chef de fil des défenseurs des Droits de l’Homme. L’ex-coalition Séléka a scié elle-même la branche sur laquelle elle est assise. Est-ce la faute du peuple Centrafricain ? Djotodia doit venir au dialogue expliquer au peuple centrafricain et à la Communauté internationale, le pourquoi de ce traitement inhumain et dégradant infligé à la totalité du peuple Centrafricain.
Au départ de l’offensive de l’ex-coalition Séléka, le prétexte était la marginalisation des régions de Vakaga et Bamingi-Bangoran, c’est sans compter le Haut-Mbomou. Les Centrafricains s’attendaient à ce que Djotodia comble le retard de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran. Ce n’était pas le cas. Une fois en exil au Benin, le même Djotodia sort une autre carte, celle de l’exclusion des musulmans. C’est le véritable rouleau compresseur dans la tête de l’ex-coalition Séléka. Malgré toutes les tentatives de réconciliation, Nourredine s’est farouchement opposé, confirmant ses intentions belliqueuses, l’esprit va-t-en guerre, chef de bande des partitionnistes. Que faut-il retenir de cette versatilité des leaders de l’ex-coalition Séléka ? A ce jour, un seul, le général Dhaffane s’est engagé corps et âme en faveur de la paix. Il est à l’œuvre, sensibilise, conscientise et éduque les compatriotes à revenir à la raison. C’est un général qui a le sens de l’honneur, qui tient la parole donnée et qui ne peut renier son auguste signature, devant la Communauté internationale, au bas de l’Accord de cessation des hostilités. Malheureusement, le pouvoir Exécutif est inexistant, effacé, incapable de soutenir les bonnes volontés, les initiatives qui émergent par-ci, par-là.
Les musulmans centrafricains sont complices, si tel n’est pas le cas, ils sont pris en otage par les terroristes. Le programme DDR a vu venir un (1) deuxième « R » qui signifie « Rapatriement ». Cela transparaît clairement dans la Résolution 2149 du Conseil de Sécurité. Il ne fait plus l’ombre d’un doute qu’il y a des étrangers tchadiens et soudans au sein de la coalition Séléka. Ce qui constitue une haute trahison du peuple Centrafricain par certains compatriotes. Malheureusement, la classe politique dort les yeux ouverts quant à cet aspect apocalyptique de la crise centrafricaine. La cruauté instituée comme mode de gouvernement par l’ex-coalition Séléka, diffère en quoi des islamistes au Mali, au Nigéria, en Irak ? Ces interrogations interpellent au premier, les chefs de musulmans centrafricains, la classe politique et les leaders religieux, sans exclure la société civile.
En laissant faire, les grandes puissances ont été surprises par la force de frappe de l’Etat islamique. La classe politique n’arrive pas à voir plus loin que le bout de son nez. Faut-il encore se laisser surprendre par une autre version de la coalition Séléka ? C’est aujourd’hui plus que jamais, qu’il faut construire un Etat fort, uni et solidaire du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. La classe politique étant totalement déconnectée, nous comptons sur les vrais leaders religieux (Imam, Pasteur et Evêques) et les rares instruits de la société civile qui peuvent percevoir le danger qui guette la RCA, de par sa position géostatique en Afrique central. L’ennemi, c’est le terrorisme islamiste qui veut faire de la RCA, sa base-arrière pour la conquête de l’Afrique.
Le dialogue politique dont on parle tant, avec des hommes politiques calculateurs, irresponsables et démissionnaires, les débats iront-ils au fond des choses, au fond des entrailles pour sortir ce que les gens ont dans les tripes ? Des pêcheurs en eau trouble de la trame de Abakar Sabone, peuvent-ils encore continuer à distraire la galerie. Des gens qui trempent dans toutes les sauces, mangent avec les démons et les anges à la fois, sans un véritable objectif, doivent se tenir tranquilles. Ceux-là par leur versatilité avérée prennent le peuple Centrafricain pour le dindon de la farce. Les leaders de la coalition Séléka ne peuvent rouler, indéfiniment tout le monde dans la farine. La légèreté de leurs propos ne trompe personne, sauf que la RCA est moralement, intellectuellement, économiquement et socialement morte. Il n’y a plus de cadres patriotes. La RCA est abandonné au gré des caprices des seigneurs de guerre et des aventuriers de tout poils. Il reste la société civile à qui incombe la grande responsabilité de creuser, d’approfondir la réflexion, afin d’éviter le superficiel. La crise centrafricaine est si profonde, avec des ramifications venimeuses au-delà de nos frontières. Lors du dialogue, il faut prendre le taureau par les cornes et briser tous les talons, percer l’abcès. La survie de la nation centrafricaine en dépend.

 

©centrafricmatin



26/09/2014

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