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Le gouvernement de la République Centrafricaine réfute les allégations de Global Witness

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[Par Alain-Patrick MAMADOU |Mis à jour|23 juillet 2015   ]

Le gouvernement de la République Centrafricaine, par le truchement du Ministre des eaux, Forêts, Chasse et Pêche, rejette catégoriquement les allégations de Global Witness, dont de larges extraits ont été repris par le Journal le Monde. Le gouvernement estime que la mise en œuvre des recommandations de cette ONG basée à Londres serait nocive pour l’économie déjà fragile de la République Centrafricaine. Après la conférence du samedi 18 juillet 2015, que Mme Charlotte isabelle Gaudeuille a animée revient, une fois de plus, cette fois, avec un communiqué de presse dont voici l’intégralité en fac smillé.

COMMUNIQUE OFFICIEL DU GOUVERNEMENT CONCERNANT LES ALLEGATIONS DE

L’ONG GLOBAL WITNESS


Le 15 juillet 2015, l’ONG Global Witness basée à Londres, a publié sur Internet un Rapport intitulé « Bois de sang. Comment l’Europe a aidé à financer la guerre en République Centrafricaine ». Le journal « le Monde » a repris quelques extraits de ce Rapport dans sa livraison du 15 juillet 2015.


Ce Rapport est l’aboutissement d’une longue campagne orchestrée depuis le début de l’année 2015, matérialisée par le harcèlement des entreprises forestières centrafricaines et leurs clients européens, sous forme de questionnaires. Nous notons à ce sujet que Global Witness a préféré ignorer les réponses fournies par les entreprises.


Ces accusations vont également à l’endroit de nos partenaires notamment l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement et le Bureau VERITAS.


Cette campagne cause beaucoup de tort à l’image de la République Centrafricaine et de ses entreprises forestières puisque des annulations de commandes ont été enregistrées. Nul n’ignore que le secteur forestier est vital à l’heure actuelle pour l’Etat Centrafricain, par sa forte contribution aux recettes budgétaires et à l’Emploi.


Ce rapport tend à prouver que le bois centrafricain serait du bois de sang ou bois de conflit, car les entreprises forestières auraient financé  les efforts de guerre des groupes armés SELEKA et ANTIBALAKA qui ont perpétré des actes criminels, crimes de guerre crimes contre l’humanité, sans que les partenaires de la RCA n’aient rien fait pour empêcher cette situation.

Le Gouvernement tient à informer la Communauté Internationale ainsi que les clients des entreprises Centrafricaines, que le bois de la République Centrafricaine n’est pas sous embargo. Le bois de la RCA est du bois exploité légalement et ne saurait être du bois de conflit ou bois de sang.

 
En effet :

 
La République Centrafricaine s’est engagée dans la gestion durable de ses forêts depuis plus d’une vingtaine d’années :

  • La RCA a été parmi les premiers pays à s’engager dans la gestion durable des forêts en adoptant une politique d’aménagement forestier avec l’aide de l’Agence Française de Développement depuis 1994. A ce jour toutes les forêts centrafricaines abritant un Permis industriel sont sous aménagement. Il ne saurait être question d’exploitation débridée. Ces plans d’aménagement sont élaborés après un inventaire détaillé des ressources en tenant compte des zones fragiles et avec l’implication des populations locales.

 

  • Le Code Forestier de la RCA de 2008 a adopté un processus transparent d’attribution des Permis forestiers auquel les communes sont représentées.

 

  • La RCA a signé avec l’Union Européenne l’Accord de Partenariat Volontaire APV/FLEGT en 2011. Ses modalités de mise en œuvre sont en cours, pour garantir la légalité et la traçabilité du bois centrafricain. Notre pays fait partie des 3 premiers pays de l’Afrique Centrale à s’être engagés dans ce processus.

 

  • L’Administration forestière a fait des efforts pour assurer la surveillance et le contrôle du secteur forestier car les statistiques de la période sont disponibles et reprises par Global Witness. En outre, des brigades mobiles de contrôle forestier et faunique sont opérationnelles. Depuis 1996, un programme de sécurisation des recettes d’exportation du bois a été mis en place par le Gouvernement avec la Société Générale de Surveillance (SGS) puis le Bureau VERITAS dont l’éthique est nous semble-t-il, le métier et la raison d’être.

Tous ces efforts de l’Administration centrafricaine engagés de longue date, y compris les mesures d’assainissement menées par le Gouvernement de Transition pour relever ce secteur important mais encore fragile, sont en train de donner des résultats tangibles.

Dès lors, en 2015, il est loisible de se poser des questions sur le bien fondé, l’opportunité et surtout les intentions cachées de Global Witness qui  invoque des faits qui se seraient passés en 2013 c'est-à-dire il y a deux ans.

 

  • La RCA n’est plus un pays en situation de conflit, la paix et la sécurité gagnent progressivement tout le pays grâce aux efforts conjugués du Gouvernement et de la Communauté internationale. Global Witness choisit ce moment très sensible pour incriminer la RCA. Aujourd’hui, en 2015, il nous paraît étonnant de revenir sur l’épisode d’un Gouvernement issu de coup d’Etat alors que depuis 2014, un Gouvernement de Transition est en place suite à un consensus de la Communauté  internationale sur des bases juridiques claires.

 

  • Il y a bois de sang lorsque le conflit est financé ou se prolonge grâce à la collecte du bois dit Global Witness. Ce n’est pas le cas dans la zone sud-ouest où se trouve les industries du bois n’a jamais abrité de rébellion armée, les belligérants n’ont pas exploité directement la forêt. La preuve en est que le conflit n’a pas perduré dans la zone forestière alors que le bois est toujours exploité légalement.

 

  • Le financement des groupes armés ne repose pas sur une participation volontaire des entreprises forestières. On ne saurait parler de financement du conflit en se basant sur un racket exercé lors du passage de barrières illégales. Ces pratiques généralisées sont déplorées par ailleurs par le Gouvernement de Transition qui a pris des mesures énergiques pour les  éradiquer avec l’appui des forces internationales. Les transporteurs du bois ont eu à subir ces exactions comme les organismes internationaux humanitaires qui devaient impérativement acheminer l’aide alimentaire et médicale vers les populations déplacées.

 

  • Le Rapport de Global Witness repose pour la plupart sur des dénonciations anonymes, des rumeurs ou des informations erronées.

 

  • Les bandes armées se sont imposées à toutes les structures du pays. Personne n’a payé volontairement ces groupes. Ces affirmations ignorent le fait que des populations courageuses se sont souvent interposées au risque de leur vie pour protéger les entreprises forestières, leur moyen d’existence, à l’exemple de SEFCA à MAMBELE. Global Witness passe sous silence que des sociétés ont été pillées et du personnel menacé d’être assassiné. Il est inique que les victimes des exactions soient aujourd’hui l’objet de criminalisation de la part de Global Witness.

 

  • Global Witness a par ailleurs demandé que les sociétés arrêtent  l’exploitation pendant la crise ce qui est incompréhensible, car grâce à l’exploitation, les populations ont pu avoir un revenu et échapper quelque peu à la paupérisation. La poursuite de l’activité a permis de maintenir les employés nationaux et expatriés sur les sites, de leur assurer un salaire dans des conditions difficiles, et d’éviter que le chômage ne vienne grossir les rangs des bandits. Ceci a largement contribué à maintenir la paix sociale dans les zones forestières. D’autre part, la présence maintenue de l’industrie lourde que constitue l’exploitation forestière contribue fortement au redémarrage de l’économie centrafricaine.

  
A l’heure où les restrictions sur le commerce du diamant prises en application du processus de Kimberley sont en train d’être levées, et au moment où de grands projets en faveur des populations des zones forestières sont en phase d’être lancés (Projets de Développement de la Région Sud-Ouest/ PDRSO, Foresterie Communautaire) il est paradoxal d’engager un appel au boycott commercial sur le BOIS.


Sous prétexte de protéger les populations, ce qui est louable en soi, le Rapport de Global Witness cache un but inavoué : LA MISE SOUS CLOCHE DES FORÊTS CENTRAFRICAINES ET L’ANEANTISSEMENT DE L’ECONOMIE de tout un pays, avec les conséquences catastrophiques que l’on connaît, pour les populations et pour l’Etat Centrafricain. En effet, plus de 60% des ventes du bois s’effectuent avec l’Union Européenne.

Par conséquent :

  1. Le Gouvernement Centrafricain ne reconnaît pas le bien fondé de ce Rapport et réaffirme vis-à-vis des clients et des partenaires, le caractère légal de l’exploitation forestière et la traçabilité du bois qui n’est pas un bois de conflit en République Centrafricaine,

 

  1. Le Gouvernement demande à toute la Communauté internationale, en particulier l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement, de soutenir ses efforts pour la Relance de l’économie forestière nationale qui est l’une des bases de la reconstruction de la cohésion sociale de notre pays. 

 

©ACAP

 

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23/07/2015

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